La fondation aide, depuis 2016, des étudiants du lycée du Parc qui rencontrent des difficultés financières, à poursuivre leurs études dans de meilleures conditions. Abraham, élève en première année de classe préparatoire scientifique aux grandes écoles (CPGE) a accepté de répondre à nos questions. En PCSI, il étudie la physique chimie et les sciences de l’ingénieur.
Pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours ?
J’ai suivi ma scolarité à Montpellier. En parallèle de mes études, j’ai fait du piano au conservatoire, du théâtre, de la boxe et du scoutisme. Il est particulièrement intéressant de se retrouver dans la nature. En étant responsable bénévole du groupe des 8 – 11 ans, j’ai appris aux enfants à faire à manger, pas évident lorsque l’on est cinquante et que l’on se sert de réchauds, à fabriquer divers objets… Chez les scouts, on n’est pas rémunéré, les responsables cherchent juste à passer les meilleurs moments possible avec les plus jeunes et à partager leurs connaissances. Cette expérience a été très enrichissante pour moi.
Lorsque j’ai commencé le collège, mes parents se sont séparés. Une séparation difficile. Nous étions 5 frères et ma mère s’est retrouvée à devoir assumer l’éducation de ses plus jeunes fils. Elle a souvent dû déménager, a parfois cumulé jusqu’à trois boulots pour s’en sortir financièrement, mon père n’assumant pas toujours la pension alimentaire. Depuis l’année dernière, mon père étant décédé, il n’y a plus du tout de pension alimentaire.
Aujourd’hui, comment vous en sortez-vous ?
Grâce aux bourses du CROUS, de la Fondation et du salaire de mon travail dans les vignes de l’été dernier, j’ai tenu à ne pas peser financièrement sur ma mère. Je tiens très précisément mes comptes afin de payer l’internat, ma restauration et divers achats nécessaires à la poursuite de mes études : ordinateur, livres, fournitures scolaires… Je reviens une fois par mois à Montpellier, car il est important pour moi de garder le contact avec ma famille. Même si c’est pour 24 heures, car je pars juste après le devoir surveillé du samedi matin et que je reviens le dimanche soir, j’ai besoin de ce bol d’air pour souffler et voir autre chose que mes études. Avoir obtenu la bourse de la Fondation m’a permis d’avoir une charge mentale plus légère.
Comment cette année scolaire se passe-t-elle pour vous ?
Le rythme de travail est différent du lycée. Ici, nous sommes préparés pour réussir les concours qui permettent d’entrer dans de bonnes écoles. Je ne l’aurai jamais cru, j’ai découvert en prépa un véritable épanouissement dans le travail. Je mesure aujourd’hui ma progression depuis le début de l’année et cela me procure une vraie joie. Les conditions de travail en internat sont vraiment meilleures que si j’avais suivi une prépa sur Montpellier en continuant à vivre au sein de ma famille. La taille du logement, la promiscuité… bref, la vie d’une famille nombreuse n’est pas un cadre idéal pour la concentration et pour assurer la somme de travail nécessaire en prépa.
Quels sont vos projets ?
J’ai toujours eu comme passion l’espace et je souhaitais devenir ingénieur dans l’aéronautique. Cette année, j’ai fait une belle découverte : la chimie me passionne et j’envisage d’entrer à l’École Normale Supérieure de Lyon. Je souhaite aujourd’hui devenir chercheur dans le domaine de la santé.
Je mesure la chance que j’ai eu d’avoir été accepté au Lycée du Parc, d’autant plus que l’investissement des professeurs est réel. Ils sont à nos côtés pour nous aider à progresser. C’est parce que je suis au Lycée du Parc que j’envisage les meilleures écoles, cela rend possible mes rêves et me permet de sortir de ma condition sociale.
Je ne serais jamais venu à Lyon si je n’avais pas obtenu des aides financières et une place en internat. L’obtention de bourses rend concret l’égalité des chances, qui bien souvent sonne comme une promesse et non la réalité. Une fois mes études terminées, je compte bien donner à mon tour à la Fondation pour les futurs étudiants dans le besoin en souvenir de ce coup de pouce bienfaiteur, en phase avec les valeurs d’humanisme, d’excellence et de tradition qui caractérisent le Lycée du Parc. Je tiens à remercier la Fondation du Lycée du Parc pour l’aide qu’elle m’a octroyée.